Titre : L'Étudiant noir : journal de l'Association des étudiants martiniquais en France
Éditeur : Association des étudiants martiniquais en France (Paris)
Date d'édition : 1935-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb452723875
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 mars 1935 01 mars 1935
Description : 1935/03/01 (N1,A1)-1935/03/31. 1935/03/01 (N1,A1)-1935/03/31.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG972 Collection numérique : BIPFPIG972
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9785762s
Source : Cité Internationale Universitaire de Paris, 2017-120391
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/07/2017
Première Année.... N. 1. Le Numéro : 1 franc MARC io«*«
AdministroHon et Rédoction :
55, Boulevard Jourdan — Parîs-14
Journal de l'Association des Étudiants
Martiniquais en France
ABONNEMENTS COLONIES 12 ["
j ETRANGER 15 fr.
f ........
SOMMAIRE
1. — Questions Corporatives
LA QUESTION DES BOURSES, p. 1.
por A. MAUGEE.
COMMUNIQUE.
Pulsse-t-on nous entendre !...
por A. CHARPENTIER
VŒU i
Est-ce bien l'homme qu'il nous faut ?
por R. SAUPHANOR.
A PROPOS DE L'ASSOCIATION,
por G. MIDAS.
Réflexions sur une réunion d'Etudiants
Martiniquais.
Il. — Les Idées et les Lettres
NEGRERIES.
Jeunesse noire .,t assimilation,
por A. CESAIRE.
L'HUMANISME ET NOUS : R. Moron.
par L. SEDAR SENGHOR.
Langage et Musique chez les Nègres
du Congo, por H. EBOUE.
GUIGNOL: OUOLOF,
por PAULETTE NARDAL.
Littérature antillaise. Un livre sur la
Martinique, por L. SAINVILLE.
MIJLA TRIS... POUR LE BIEN ET LE
MAL', par G. GRATtANT.
111. — Avez-vous lu ceci ?
Simples questions à « Je Suis Partout u,
par L. SAINVILLE.
SPORTS, por C. BRANCHI.
Sottisier.
QUESTIONS CORPORATIVES
t iprrr.r.T >111 wq.y/u . l
La Question des Bourses
La pétition que août avons soumise à l'ad-
ministration, par l'intermédiaire de nos repré-
sentants, a {{ifln attiré l'attention des servi.
ces autorisés sur la question clos IWUrsClI,
A vrai dire, si la réaction a été tardive,
du moins elle a été vigoureuse : sioux n'avons
point manqué d'appui» et nous remercions
bien sincèrement ceux qui ne nous ont point
ménagé leurs concours.
Dès Je 6 février 1035, M. Lémery nous don-
naît communication d'une lettre qu'il a utlrell-
sée au Ministre des Colonies; le x,;nutctil- de
la Martinique y protestait contre lo suppres-
sion des bourses, en ternies énergiques :
« Un délai d'un an conltlluunl un préavis
rationnel et un avertissement solennel nurait
dl1 être donné A tous les ëtudlunttl pour ob-
server rigoureusement les dispositions de l'ur-
rêté du 10 Juillet 1934 sur les bourses, la
compter de Juillet 1035. 1,
M. l*agrosillière, de ton cAlé. n'éluit pu''
moins pressant :
< Je vous prie instamment en 11111 qualité
de Président du Conseil général ile la Mar-
ttntquc. d'inviter le chef tit- la Colon lu, il
procéder de toute urgence à la révision d..
tous les dossiers des étu(liantii. >
AJn*i les représentants du lu Martinique
oui tous compris que lu décret île juillet 1034
compromettait gruventtnt l'avenir Intellectuel
du notre paya et ils ont réuni leurs efforts
pour faire aboutir nos Justes revendications.
Disons tout de suite que ces clfortl n'ont
Pas été vains.
Dès le 15 février 11)35, M. Delmont nous
écrivait :
« M. Alfassa vient du cibler uu Ministre,
pour lui faire connaître qu'il peut maintenir
Jusqu'en mal. les bourses du tous les étudiants
on cours d'études,.. L'ordonnancement des
mandats a été immédiatement commencé. Les
paiements seront faite dans le courant de cette
semaine. >
r / ...
M. l.uuro...lllliu'c de lion côlé commentait :
c Kn )ioitisne, un grand pas a été fait à tous
les sacrifiés obtiennent une réparation, tout
1111 moins provisoire et l'exercice d'un droit
d'uppel des décisions prises trop brusque-
ment à leur encontre. »
Ilref, ou nous dit et on nous répète que
Ic' sort des étudiants est provisoirement réglé.
Nos espoirs unt été tant de fois déçus, que
ll()tià ne pouvons nous défendre d'un certain
lic('plle.hune.
'fOIiIi ceux qui connaissent lu nonchullln-
ce, la mulvolllance même des burcuiix admi-
nistratifs nous comprendront. Ce matin un.
cure. 011 nous disait, au Ministère des Co!o-
nies. que les mandats ne seraient délivrés
aux boursiers que si le gouverneur Alfassa
n'envoyait pas de contre-ordre dans les qua-
tre Jou rll,
Il y u pire : ne seront payés que ceux
qui pourront présenter un certifient dtt sco-
larité.
Comment exiger que dos étudiants saisi res-
source*, voyant tous les jours la mlièro face
il fuco, remplissent une telle formalité ?
M. PerJiiK, kccrétulre politique du sénateur
de lu Martinique s'eut ému de cclto situation,
et en a informé M. lémery.
M. lémery est intervenu une fols de plus
près du Ministre.
Amon<-nomt satisfuclion 7 ,
D'ailleurs, que l'on rétablisse ou non toutes
lu bourses, on ne doit pas se cacher le cai-te.
tèro de demi-mesure du nouvel arrêté : on
rétablit les bourses Jusqu'en mal, o'eat-A.dlro
Juste au moment où commencent les oxu-
mens 1
Ne rlsque-f-on "pat-de voir* ibnlWm^«*'en-s
coro, A Paris, de Jeunes martiniquais, mou-
t'uni do faim, victimes d'un affreux égoilme
etyunc pûji^Ul^ lncomp|^hon#lqn ^ f...
Aristide MsuutU.
1
Communiqué
Dans sa lettre du 19 février 1035, lo dé-
pute de la Martinique, J. Lugroslllière nous
écrit :
« Je vous serais reconnaissant cie demunder.
A tous les réclamants de rédiger ties !cttrt'"
individuelles au Ministre des Colonies, où leurs
cas seront exposés en détail, et du m'envoyer
ces demandes, afin que Je les recommande et
que le Ministre les rocommundr. A son tour.
au Gouverneur. 1,
Nous attirons l'attention des étudiants sur
lu nécessité de remplir vite ces formalités.
IL
Puisse-t-on
nous entendre !...
Il est Inévitable que je lance um' fusée, ex)'
le péril est grand. Mes camarades du lycée
Saint-Louis et mol, sommes sans la moindre
ressource depuis deux mois. Nous avions CIi-
péré, ou mieux, on nous avait donné de l'es-
poir, mais nous attendons encore des réali-
sation».
Hh quoi 1 Il est décidé que nous autres, in-
ternes, devons toucher t56 troncs par mois.
Bienheureux sont ceux qui ont pu toucher
cette somme : pour nous, depuis décembre,
nous n'avons rien reçu. Par ailleurs, les arrê-
tés ne prévoient pas les vacances de Noël et
doPAques, soit un mois pendant lequel nous
devons vivre < en ville », car le lycée nous
ferme ses portès. Sont.ce le ventre creux et
les nuits d insomnie qui assureront le succès
A nos Concouru 1 Car n'oublions pas que la
condition nécessaire pour que la bourse soit
maintenue est que succès, Il y ait,
Aussi avons-nous adrestié au Gouverneur et
au Conseil général de la Martinique une lettre
de réclamations dont nous attendons vaine-
ment la réponse. *
AdministroHon et Rédoction :
55, Boulevard Jourdan — Parîs-14
Journal de l'Association des Étudiants
Martiniquais en France
ABONNEMENTS COLONIES 12 ["
j ETRANGER 15 fr.
f ........
SOMMAIRE
1. — Questions Corporatives
LA QUESTION DES BOURSES, p. 1.
por A. MAUGEE.
COMMUNIQUE.
Pulsse-t-on nous entendre !...
por A. CHARPENTIER
VŒU i
Est-ce bien l'homme qu'il nous faut ?
por R. SAUPHANOR.
A PROPOS DE L'ASSOCIATION,
por G. MIDAS.
Réflexions sur une réunion d'Etudiants
Martiniquais.
Il. — Les Idées et les Lettres
NEGRERIES.
Jeunesse noire .,t assimilation,
por A. CESAIRE.
L'HUMANISME ET NOUS : R. Moron.
par L. SEDAR SENGHOR.
Langage et Musique chez les Nègres
du Congo, por H. EBOUE.
GUIGNOL: OUOLOF,
por PAULETTE NARDAL.
Littérature antillaise. Un livre sur la
Martinique, por L. SAINVILLE.
MIJLA TRIS... POUR LE BIEN ET LE
MAL', par G. GRATtANT.
111. — Avez-vous lu ceci ?
Simples questions à « Je Suis Partout u,
par L. SAINVILLE.
SPORTS, por C. BRANCHI.
Sottisier.
QUESTIONS CORPORATIVES
t iprrr.r.T >111 wq.y/u . l
La Question des Bourses
La pétition que août avons soumise à l'ad-
ministration, par l'intermédiaire de nos repré-
sentants, a {{ifln attiré l'attention des servi.
ces autorisés sur la question clos IWUrsClI,
A vrai dire, si la réaction a été tardive,
du moins elle a été vigoureuse : sioux n'avons
point manqué d'appui» et nous remercions
bien sincèrement ceux qui ne nous ont point
ménagé leurs concours.
Dès Je 6 février 1035, M. Lémery nous don-
naît communication d'une lettre qu'il a utlrell-
sée au Ministre des Colonies; le x,;nutctil- de
la Martinique y protestait contre lo suppres-
sion des bourses, en ternies énergiques :
« Un délai d'un an conltlluunl un préavis
rationnel et un avertissement solennel nurait
dl1 être donné A tous les ëtudlunttl pour ob-
server rigoureusement les dispositions de l'ur-
rêté du 10 Juillet 1934 sur les bourses, la
compter de Juillet 1035. 1,
M. l*agrosillière, de ton cAlé. n'éluit pu''
moins pressant :
< Je vous prie instamment en 11111 qualité
de Président du Conseil général ile la Mar-
ttntquc. d'inviter le chef tit- la Colon lu, il
procéder de toute urgence à la révision d..
tous les dossiers des étu(liantii. >
AJn*i les représentants du lu Martinique
oui tous compris que lu décret île juillet 1034
compromettait gruventtnt l'avenir Intellectuel
du notre paya et ils ont réuni leurs efforts
pour faire aboutir nos Justes revendications.
Disons tout de suite que ces clfortl n'ont
Pas été vains.
Dès le 15 février 11)35, M. Delmont nous
écrivait :
« M. Alfassa vient du cibler uu Ministre,
pour lui faire connaître qu'il peut maintenir
Jusqu'en mal. les bourses du tous les étudiants
on cours d'études,.. L'ordonnancement des
mandats a été immédiatement commencé. Les
paiements seront faite dans le courant de cette
semaine. >
r / ...
M. l.uuro...lllliu'c de lion côlé commentait :
c Kn )ioitisne, un grand pas a été fait à tous
les sacrifiés obtiennent une réparation, tout
1111 moins provisoire et l'exercice d'un droit
d'uppel des décisions prises trop brusque-
ment à leur encontre. »
Ilref, ou nous dit et on nous répète que
Ic' sort des étudiants est provisoirement réglé.
Nos espoirs unt été tant de fois déçus, que
ll()tià ne pouvons nous défendre d'un certain
lic('plle.hune.
'fOIiIi ceux qui connaissent lu nonchullln-
ce, la mulvolllance même des burcuiix admi-
nistratifs nous comprendront. Ce matin un.
cure. 011 nous disait, au Ministère des Co!o-
nies. que les mandats ne seraient délivrés
aux boursiers que si le gouverneur Alfassa
n'envoyait pas de contre-ordre dans les qua-
tre Jou rll,
Il y u pire : ne seront payés que ceux
qui pourront présenter un certifient dtt sco-
larité.
Comment exiger que dos étudiants saisi res-
source*, voyant tous les jours la mlièro face
il fuco, remplissent une telle formalité ?
M. PerJiiK, kccrétulre politique du sénateur
de lu Martinique s'eut ému de cclto situation,
et en a informé M. lémery.
M. lémery est intervenu une fols de plus
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Amon<-nomt satisfuclion 7 ,
D'ailleurs, que l'on rétablisse ou non toutes
lu bourses, on ne doit pas se cacher le cai-te.
tèro de demi-mesure du nouvel arrêté : on
rétablit les bourses Jusqu'en mal, o'eat-A.dlro
Juste au moment où commencent les oxu-
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Ne rlsque-f-on "pat-de voir* ibnlWm^«*'en-s
coro, A Paris, de Jeunes martiniquais, mou-
t'uni do faim, victimes d'un affreux égoilme
etyunc pûji^Ul^ lncomp|^hon#lqn ^ f...
Aristide MsuutU.
1
Communiqué
Dans sa lettre du 19 février 1035, lo dé-
pute de la Martinique, J. Lugroslllière nous
écrit :
« Je vous serais reconnaissant cie demunder.
A tous les réclamants de rédiger ties !cttrt'"
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cas seront exposés en détail, et du m'envoyer
ces demandes, afin que Je les recommande et
que le Ministre les rocommundr. A son tour.
au Gouverneur. 1,
Nous attirons l'attention des étudiants sur
lu nécessité de remplir vite ces formalités.
IL
Puisse-t-on
nous entendre !...
Il est Inévitable que je lance um' fusée, ex)'
le péril est grand. Mes camarades du lycée
Saint-Louis et mol, sommes sans la moindre
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péré, ou mieux, on nous avait donné de l'es-
poir, mais nous attendons encore des réali-
sation».
Hh quoi 1 Il est décidé que nous autres, in-
ternes, devons toucher t56 troncs par mois.
Bienheureux sont ceux qui ont pu toucher
cette somme : pour nous, depuis décembre,
nous n'avons rien reçu. Par ailleurs, les arrê-
tés ne prévoient pas les vacances de Noël et
doPAques, soit un mois pendant lequel nous
devons vivre < en ville », car le lycée nous
ferme ses portès. Sont.ce le ventre creux et
les nuits d insomnie qui assureront le succès
A nos Concouru 1 Car n'oublions pas que la
condition nécessaire pour que la bourse soit
maintenue est que succès, Il y ait,
Aussi avons-nous adrestié au Gouverneur et
au Conseil général de la Martinique une lettre
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